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Comment le secteur financier se prépare à la révolution blockchain ?

Publié le 22/03/2020
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Étant donnés son potentiel et son caractère décentralisé et transparent, la technologie blockchain a suscité l’intérêt de nombreux acteurs.

Un monde bancaire qui s’imprègne de la blockchain

L’utilisation de la technologie blockchain par les établissements financiers reste prudente en raison des réglementations en matière de blanchiment d’argent et de la difficulté pour cette technologie à gérer un très grand volume d’opérations.

Malgré tout, deux utilisations sont notables :

  • Virements SEPA :

Les virements SEPA fonctionnent sur l’attribution d’un identifiant créancier SEPA unique transmis à la banque souhaitant opérer un virement. Jusqu’en 2017, des opérateurs humains attribuaient cet identifiant unique, ce processus prenait quelques jours. En 2017, la Banque de France a mis en place une application basée sur la blockchain afin d’automatiser ce process, qui ne prend plus que quelques secondes grâce à cette technologie.

  • Digitalisation des actifs

Les blockchains ont également trouvé une application dans la digitalisation des actifs. Cet impact novateur touche des fintech mais également des banques d’investissement historiques.

Considérons par exemple la fintech londonienne SETL, sa technologie a permis de simplifier considérablement le processus de règlement-livraison des transactions financières. Elle est notamment à l’origine de la plateforme Iznes permettant aux sociétés de gestion d’actifs d’échanger des parts de fonds sans intermédiaires. Les gains notables sont une réduction des coûts, une traçabilité, une automatisation et une accélération des transferts. En mai 2019, la plateforme dépassait déjà le milliard d’euros d’encours avec six sociétés de gestion d’actifs (Ofi AM, Arkéa IS, Groupama AM, La Banque Postale AM, La Financière de l’Echiquier et Lyxor Asset Management du groupe Société Générale) alors qu’elle n’a été créée que deux ans auparavant.

Un autre exemple de digitalisation d’actifs utilisant les blockchains est illustré par deux banques d’investissement historiques du marché, JP Morgan et UBS. Le principe est d’enregistrer un actif et ses droits dans un token (on parle respectivement de « JPM Coins » et « Utility Settlement Coin »). Là encore, le système permet d’échanger instantanément les actifs en se passant d’intermédiaire. L’objectif de la création de ces « coins » (encore en phase de test) serait ainsi d’accélérer le règlement de la livraison des transactions financières.

Ainsi, grâce à l’étude de ces deux exemples, nous pouvons prendre la mesure de l’avancée et des gains que permet la blockchain en termes de digitalisation d’actifs.

Les utilisations futures de la blockchain

  • Dans le monde bancaire

Cette technologie a un gros potentiel d’utilisation dans les opérations de paiements transfrontaliers. En effet, JP MORGAN a mis en place son réseau Interbank Information Network basé sur la technologie blockchain. Elle a réussi à convaincre 75 banques de rejoindre ce réseau qui permet d’effectuer des paiements transfrontaliers plus rapides et à moindre coût.

D’autre part, l’actuel crédit documentaire pourrait être remplacé par un moyen de paiement basé sur la blockchain. En mai 2018, HSBC et ING réussissent la première lettre de crédit sur la blockchain, cette opération s’est déroulée en 24 heures versus 5 à 10 jours habituellement.

L’activité des chambres de compensation, organismes financiers dont la mission principale est d’assurer le rôle de contrepartie centrale pour les opérations de marché vont également être impactées par la révolution blockchain. En effet, ces organismes ont pour missions d’assurer la modification des droits de propriétés, le transfert d’argent d’une contrepartie à l’autre et les vérifications réglementaires. Ces opérations sont pour le moment assez opaques et prennent beaucoup de temps, l’usage de la blockchain permettrait plus de transparence et de rapidité dans ces opérations.

  • Hors du monde bancaire

Voici des inspirations hors du domaine bancaire qui permettent de se projeter dans de nouvelles utilisations de la blockchain.

En effet, la mise en place d’un cadastre a été possible grâce à la blockchain au Ghana, ainsi qu’un système d’information permettant des échanges entre pêcheurs et restaurateurs en Afrique du Sud.

Nous pouvons ainsi d’ores et déjà imaginer la substitution des actes notariés par des transactions enregistrées dans une blockchain ainsi qu’une optimisation de la gestion documentaire à travers la possibilité d’une signature autoportée.

Ou encore pourquoi ne pas imaginer une application qui gère les droits d’auteurs et permet la juste redistribution des royalties ?

L’utilisation de la technologie blockchain est également source de réflexions en matière de répartition de la consommation de l’énergie. En effet, une application pourrait être mise en place afin de permettre aux habitants d’un immeuble équipé de panneaux solaires de suivre leur propre consommation, de faciliter le process de facturation ou de vendre leur surplus de production d’énergie.

Cette technologie profite également aux collectionneurs. La startup française SORARE s’est lancé dans la création de cartes de collection digitales de joueurs de football. En effet la technologie blockchain assure l’unicité des cartes et donc leur rareté.

Le domaine de l’enseignement et de la formation réfléchit aussi à l’utilisation de cette technologie pour permettre une plus grande traçabilité des certifications et diplômes délivrés par les établissements scolaires.

La capacité d’une chaine de blocs de données infalsifiables nous permet enfin d’envisager son utilisation dans le cadre législatif, des votes peuvent être organisés en ligne et sécurisés grâce à l’usage de cette technologie.

En conclusion, l’Union Européenne a bien identifié le potentiel de cette technologie. Pour encourager les acteurs européens dans ce secteur, elle a lancé l’Observatoire-Forum des chaînes de blocs (blockchain) le 1er février 2018. Son objectif est multiple : renforcer les synergies avec les initiatives existantes et à venir, analyser les tendances, clarifier les questions existantes et émergentes, construire un environnement de connaissance et enfin devenir un centre de formation. Ce type d’initiative nous fait prendre conscience que les blockchains auront un rôle de plus en plus prépondérant dans les années à venir.

Grace à son Data Lab Bletchley Park, HeadMind Partners réalise des expérimentations sur les technologies Data innovantes telle que l’IoT, IA (NLP, machine learning…), la RPA et la blockchain. C’est pourquoi HeadMind Partners Digital met à profit son expertise sur la blockchain pour accompagner ses clients dans leur transformation.

ANNEXE

Beaucoup d’articles circulent sur le sujet, mais au fond qu’est-ce que la blockchain et comment est-elle utilisée ?

Avant toute chose, la blockchain est une nouvelle technologie de stockage et de transmission d’information, reposant sur le principe d’assemblage sécurisé de blocs de données.

La première blockchain est apparue en 2008 avec la monnaie numérique bitcoin. Développée par un inconnu se présentant sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, son objectif est de recenser les différentes transactions de bitcoins.

La blockchain utilisée pour les bitcoins a ainsi permis de constituer une immense base de données des transactions de bitcoins qui fonctionne sans organe central de contrôle et peut être contrôlé par l’ensemble de ses utilisateurs.

Article écrit par Jennifer LACERDA, Karim MOUSSAOUI, Amélien RETOURNÉ

SOURCES

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/blockchain-pourquoi-les-banques-sy-mettent-1022693

https://www.usine-digitale.fr/article/blockchain-comment-ces-trois-grandes-banques-l-utilisent-deja.N670389

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/blockchain-la-plateforme-de-place-iznes-depasse-le-milliard-d-euros-d-encours-818086.html

https://ccic-unesco.org/la-technologie-blockchain-perspectives-et-usages/

https://www.google.fr/amp/s/investir.lesechos.fr/amp/1816080.php

https://blockchainfrance.net/

https://www.google.fr/amp/s/www.lesechos.fr/amp/140046

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/hsbc-et-ing-reussissent-la-premiere-lettre-de-credit-sur-la-blockchain-778331.html

http://finance.sia-partners.com/20190412/la-blockchain-au-coeur-des-chambres-de-compensation-de-demain

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